cela est

22 nov. 16

Le vent souffle, des premières tempêtes d’automne.

Les navets finissent de grossir doucement dans leurs dernières feuilles et les brebis s’accouplent emportées par des poussées d’ hormones provoquées par le décroissement de la lumière du jour. Tout est en ordre sans qu’il n’y ait d’autre voie que celle de la nature. Tout se déroule à l’habitude. À l’atelier, au contraire, il semble qu’il n’y ait aucune voie prévue d’avance. Aucun comportement prédestiné et tout n’est qu’affaire de choix, de réponse plus ou moins pertinente au problème posé par le travail toujours incertain. Tout dépend même de la façon dont est posé le problème, tout dépend des décisions prises avec plus ou moins de lucidité. Parfois dans un total brouillard et pas toujours au mieux. Tout est tout le temps en jeux.
Les mains décident. Les mains m’entrainent dans l’histoire et la pièce apparait … et ne veut rien dire. C’est parce qu’on est loin de la volonté que finalement elle dit tout de mon histoire; tout de mon rapport au paysage en face duquel je travaille … à ne construire rien d’autre que mes jours. La nature m’apporte la quiétude qui me fait accepter mes batailles. Le silence face aux doutes … d’un côté de la porte : toutes les hésitations d’un chaos contraint. De l’autre : l’inéluctable déroulement des jours et des saisons. Cela doit il être? Cela est!