Du dessin sans dessein.
Tous les jours, avec Anne, dessiner dans l’atelier de Jean-Nicolas .
D’abord modeler une sculpture, sans enjeu de cuisson, qui par ses fragilités aura même du mal à survivre au séchage un peu rapide, provoqué par les rayons du soleil qui très vite le matin, inondent l’atelier. Puis passer aux croquis pour déterminer quelques lignes ou risquer quelques expériences … rapides, là encore, mais un peu plus solitaires. Et enfin le dessin, comme une partie d’échec sans vainqueur, sans perdant. Ensemble sur la même feuille. Sans sacralité, sans politesse. On crayonne et pose la couleur d’un coup de pinceau … des fois vif, des fois dans un déroulement lent, hésitant, puis retour au crayon. Echange de quelques mots, surpris par la brutalité d’une main qui décide à son tour sans que l’on ait prévu. Chercher les déséquilibres. Parfois un manque apparaît que l’on comble par un trait nécessaire, parfois le pinceau seul, sait ou il va… et on se laisse emporter. Les résultats sont ce qu’ils sont : témoins d’un moment partagé, témoins de questionnements répétés de ce qui fait notre travail… une foule de questions pour si peu de réponses. La pratique comme un jeu qui trouve une légèreté si difficile à approcher dans la sculpture… on avance comme l’on marche, curieux des à-côtés, tentés par l’improbable.