la vie de chien

18 jul. 21

Il y a, dans la tradition potière du Beauvaisis,

un pot à eau que l’on appelle « chien » ou encore « jambe de chien »(1). C’est un pot droit, très peu galbé, sans anses et sans col. On dit qu’il servait à contenir de l’eau pour les prisonniers de la prison de Rouen et que pour cela il devait pouvoir passer entre les barreaux. Je ne sais pas si cette histoire est vraie. Je n’ai jamais rien lu là-dessus… je l’ai juste entendu dire.
J’ai vu cette même forme sur une photo de pots de la Puisaye (2). C’est une forme simple, assez peu courante qui a été reprise, notamment, par Hervé Rousseau (3).
Nous possédons à la maison un chien du Beauvaisis qui nous été offert. Ce chien est le point de départ de la série de vases que je prépare pour la galerie du Don. Une série intitulée naturellement : « la vie de chien ». Les miens seront un peu moins droits un peu moins réguliers !
Dans l’atelier, un petit papier au milieu des pots qui sèchent. Sur lequel est écrit :
« Une vie de chien
de garde

barrière »

Les pots étroits seront émaillés par endroits, de traces de couleurs vives. Nul doute que Claude Varlan sera à mes côté lorsque je passerai les couleurs. il vient de partir. J’étais pourtant sûr qu’il était immortel ! Je ne sais pas s’il a fait des chiens, mais ce serait bien son genre ! - amoureux qu’il était des mots - de faire ça comme je les fais : juste pour le titre !

Il aimait les pots,
il aimait les mots,
il aimait la prune aussi
il aimait, par-dessus tout, les gens.

(1) Les poteries de Martincamp. Claude Rogère catalogue non daté (1971 ?)
(2) La poterie traditionnelle de grès de Puisaye.Marcel Poulet 1975
(3) Collection Bueno. Dialogues céramiques Musée de Dunkerque 1995