Quelques jours sur la grève

25 oct. 20

J’ai toujours regardé les peintures d’Eugène Boudin.

Les ciels surtout… et les vaches.
Et les ciels de Courbet peints lors de ses séjours à Trouville.
Je me souviens cette rencontre avec une immense toile de Boudin au musée de Mulhouse… la sensation de me retrouver chez moi au hasard d’une salle, tant ces lumières me sont familières. Le ciel normand des bords de mer se reconnait entre mille. Le sujet de la peinture - des bateaux - m’était pourtant étranger. Mais le ciel…
La présence de la mer dans les bleus mouillés. Le blanc et le gris, le rose du couchant.

Quelques jours sur la grève.
Un horizon à hauteur d’yeux.
En bas la terre, en haut le ciel. Une marelle à deux cases. Le ciel en terre cuite et le jaune des falaises de Longues. Il faut, multiplier les expériences pour retrouver toutes les nuances de bleus et de blanc plus ou moins laiteux. La terre, elle, ne change pas… ou si peu. À peine la présence d’un brin d’herbe récalcitrant qui casse la rigueur de la brique.
Le projet est actuellement constitué de 20 pièces dont 15 sont terminées. Mais il s’étendra encore. Ça se joue à peu de chose : une envie de chercher du côté de l’épaisseur de l’émail ou de la recuisson. Le sentiment d’un possible assombrissement, le temps d’une averse, ou le bleu qui émerge à tout prix d’un amalgame blanc.