voyage en connaissance

23 sep. 16

Il y a quelques mois, je découvre sur internet les photographies d’Alix Cléo Roubaud …

j’ignorais totalement l’existence de cette femme ainsi que son parcours aux côtés de Jacques Roubaud … j’ignorais la fulgurance de cette histoire qui s’apparentait à mes yeux à celle de Francesca Woodman. Les images elles-mêmes ont quelque chose en commun. Une douce violence - autoportraits. Je les trouvais étranges et singulièrement poétiques au point que je commençais à en chercher les éditions. Puis tout ça s’éloigne et je pars au Canada … Visite, au musée des beaux arts, de l’exposition Mappelthorpe qui finalement m’ennuie terriblement (à part les images partagées avec Patty Smith), et visite de ”elles photographes” dans un recoin du musée; une exposition sur les travaux de femmes photographes Canadiennes et Américaines appartenant à la collection. Et là, je tombe sur les tirages originaux de Alix Cléo Roubaud. Je ne les attendais pas, ignorant même qu’elle fut d’origine canadienne. Les voyages portent souvent ces surprises un peu déroutantes … qu’est-ce qui m’amène devant ces petites photos si étranges? quel chemin m’a-t-il fallu faire pour découvrir ces petites choses silencieuses perdues au milieu de tous ces énormes tirages tapageurs. Des images un peu grises un peu floues attestant d’une présence presque fantomatique, à la fois discètes et affirmées.
Trois jours plus tard, au bord du fleuve Saint Laurent sur la côte nord, je croise cette pierre qui me rappelle la sculpture de Daniel Pontoreau à Strasbourg. On ne voit que ce qu’on est prêt à voir. On ne trouve que ce qu'on vient chercher. Une pierre comme un visage de Brancusi, posée sur le côté et tournant le dos aux groupes de belugas qui viennent jouer à l’entrée du fjord Sagenay.