à fleur de peau

07 jun. 14
La question posée est : que faire de l’intérieur des pots? …
et faut-il d’ailleurs en faire quelque chose?  Le travail de couleurs que je fais se passe sur la peau externe, dehors … à la lisière du monde. Là où le pot rencontre l’espace qui l’entoure. La céramique est affaire de derme, de contact de l’un à l’autre. D’un vide à l’autre. L’espace interne du pot me renvoie à notre propre vide constitutif : les creux de notre corps. Et c'est la rencontre  avec notre propre peau qui nous en donnera les limites. Alors, juste laisser ce creux brut tel qu’il est, et n’en travailler que la lèvre, précieuse frontière de l’intime au public … la marche vers l’extérieur. La terre qui construit le pot reste  découverte là où la lumière jamais n’ira. Dehors, elle est habillée de couleurs, protégée ainsi de sa fragile nudité qui reste alors dans le secret. Mais sommes nous seulement prêts à voir cette chair rose sans artifice? Sommes nous prêts à regarder cette simplicité de pot de fleur?