chez les autres
à regarder les pièces acquises par des amis. Installées dans leur environnement quotidien, sans autre forme de mise en avant. La pièce est là, elle « fait le travail » seule, sans moi, et sans discours qui ferait croire qu’elle existe pour telle ou telle raison. Il s’opère en moi un certain détachement ; le regard prend de la distance. C’est très ambigu. Comme si la pièce n’était pas de moi, alors qu’elle est là, précisément parce que j’en suis l’auteur. Et souvent on en parle, on l’examine comme on le ferait d’une pièce faite par un autre.
En sortant de l’atelier les pièces me quittent. Elles vivent alors une autre vie … ou peut-être vivent-elles leur vie vraiment? Quand je les retrouve, je les regarde autrement, et je vois alors en elles des choses que je n’avais pas décelées dans l’atelier. Mais je ne suis pas sûr que ce regard là soit plus juste.
Pot (1998 ou 2000) avec plante (bégonia ?) chez François Epiard