de nos obsessions
devant quelque chose, quelqu'un qui nous a particulièrement touché. Le tigre céladon que Jean François Fouilhoux vit au musée Guimet, la coupe blanche que Palissy croisa et qui le fit chercher sa vie entière. Tout s'organise à retrouver ce qui d'un coup nous a semblé résumer le monde au point que ça devienne l'axe de notre vie.
Il faudra alors multiplier les expériences, chercher de tous les côtés à refaire ce monde pour qu'il devienne nôtre. Le travail nous entraine dans des contrées insoupçonnées, des territoires imprévus qu'il nous faut défricher un moment et qui irrémédiablement nous ramènera à ces émotions premières. Refaire alors et rechercher, recommencer pour essayer de dépasser l'insatisfaction, avec l'idée que peut -être jamais on n'y arrivera. Que peut être jamais approcherai-je la couleur si complexe de la xanthorie, cette vibration spécifique qui existe entre le vert-jaune du lichen et l'orange de ce petit champignon poussé sur la branche. Une vibration si tenue et si éphémère qui me bouleverse à chaque fois que je peux l'entrevoir, au point que je n'ai de cesse d'essayer de la pérenniser. D'autres opportunités me firent un jour découvrir comment le chrome est capable de passer du vert au orange en présence de plomb. C'est vrai que c'était écrit dans les livres !… mais encore faut-il qu'un jour ça se passe à l'atelier, pour le croire ! Et depuis, je considère ces deux couleurs comme complémentaires dans une réalité chromatique spécifique à la céramique … autant qu'à la forêt.