du désir
alors que les gens qui les prononcent sont à mille lieues de penser qu’ils peuvent provoquer ça. ”Vous avez un vrai talent d’écriture” … c’est une professeure à la retraite qui m’a dit ça l’autre soir… et c’est peut -être pour ça qu’on quitte l’école, au fond … parce qu’il y a des gens, des professeures, qui pensent que certains ont du talent et d’autres pas … ”il n’est absolument pas question de ça ”, lui ai-je répondu ; ”seuls le désir et le travail génèrent tout ce que l’on peut faire” … rien ne peut se faire sans le désir de le faire, et du même coup , tout devient possible pour peu qu’on le rêve… Je repense à ce film sur Aurélie Nemours dans lequel elle dit que sitôt qu’elle commence une peinture, elle a envie de la suivante. Ce qui m’interpellait alors, c’était que cette peinture me paraissait si désincarnée alors que le désir, chez cette femme déjà bien âgée, était encore si présent … Une pulsion de vie continue. Une nécessité incontournable. Que faire sans cette envie irrépressible qui nous ouvre les portes du tout possible ? Je me suis levé ce matin avec le souvenir du dessin effectué hier à l’atelier et dans lequel il me semblait trouver un espace particulier … l’envie de continuer … de refaire un dessin qui, peut – être, me fera découvrir autre chose … et de reprendre ensuite le modelage. Il y a tellement de choses à faire encore dans cette histoire de pots. Tellement d’expériences à tenter. A chaque jour sa perspective, à chaque jour l’image d’un travail à venir qui portera en lui le suivant. Le désir me fait passer tous les jours la porte de l’atelier, éloignant l’ennui qui, sans lui, s’épanouirait … juste du désir, et pas mal de travail pour, de temps en temps, avoir la sensation d'avoir fait ce que j'ai à faire.