La préparation
Le dessin n’est pas préparatoire.
Et pourtant le dessin prépare.
Il ne définit pas la sculpture, ne pré-dessine pas les formes.
Il prépare le corps à se mettre en mouvement, il prépare l’atelier à recevoir le travail.
Il prépare l’esprit à se mettre en œuvre.
C’est une forme d’échauffement, une prise en main de tous les paramètres du travail qui prendrait pour un moment une dimension rituelle.
J’entre dans l’atelier et je dessine. Premiers contacts avec les matériaux, premières confrontations et premières mises en forme.
Les dessins, comme les sculptures, sont des formes improvisées. Ils apparaissent au-delà de toute intention, dans un temps le plus souvent très court.
Les matériaux utilisés sont de toutes sortes : crayons, craies grasses, encres, mais aussi brou de noix, restes de café, eau sale de l’atelier, jus de terre et poussière. Les outils : des pinceaux, des morceaux de bois, des branches, des herbes sèches ou même juste les doigts. Tout est susceptible de servir de même que tout support qui traîne. Tant pis si le résultat ne peut se conserver ; le seul but ici, est de dessiner.
Le dessin dès lors est dit « préparateur ».
image : les croquis épinglés, exposition "manière d'être " été 2022