premiers jours de neige
L'hiver je ne chauffe pas si je ne travaille pas dans l'atelier de modelage. J'émaille et je cuis dehors. Comme toujours, les premières cuissons ne sont pas satisfaisantes. Il faut rentrer dans l'histoire, trouver de nouvelles pistes. Je pense recuire quelques unes des pierres présentées chez sophie, mais avant je dois finir les pièces commencées pour l'expo à la galerie XXI. Je reprends le travail ici, après une semaine d'école. Je suis toujours pressé de reprendre. J'ai l'impression d'y laisser trop de moi, trop d'énergie et de temps. Le temps m'est compté, j'ai encore tant à faire, tant de choses à tenter. Tant de cuissons. Je n'aurais jamais pu mener de front un autre travail et mon travail de céramique. J'ai très vite compris qu'il fallait que je fasse un choix radical sans quoi, je n'aurais rien fait
J'ai défourmé le grand four. Les derniers petits modelages me plaisent toujours après le biscuit. Ils doivent beaucoup aux sculptures de W.Tucker … aux pièces du Nigeria aussi. Des tentatives de volumes informes et colorés … Des petits formats. J'aime le risque de la cuisson d'engobe et d'émail : des fois, tout s'écroule et des fois, les pièces se révèlent à la hauteur de ce que je croyais d'elles … Il fait froid et le gaz a du mal à dégeler, mais cet inconfort ne me gène pas vraiment.
Je pense à Alimata au Mali … où en est elle de toute cette merde?