la maison vide
Elle s’effondre.
Doucement, elle tombe et entre en terre. Retourne de ce fait, d’où elle vient. S’écroule et se répand lentement. S’étend de toute sa masse sur le sol qui l’absorbe irrémédiablement. Quelques pierres dépassent encore de toute la terre tombée: quelques monticules au pied de ce qui reste des murs. Quelques déchets aussi, parsemés ici et là, mais ce sont surtout les arbres, le lierre et les ronces qui prennent possession de cet espace jadis habité. Elle avait encore un toit quand je l’ai découverte … et d’années en années le toit est tombé, puis les murs en terre ont fondu sous les pluies répétées; elle disparait comme un amer dans la brume, mais laisse au coin de la route, une présence ineffaçable. On avait consacré un petit temps à cette ruine dans le film de Laurent, comme on le ferait des ruines d’un temple redécouvert. j’y retourne régulièrement … y cueillir de la terre ou y faire des images. Les lieux sacrés peuvent aussi être d'une grande banalité.