entre chien et … renard
Les cuisons d’émail sont pour l’instant terminées
et tout reprend dans cet éternel balancement … modelage, cuissons et recuisons. Impossible de faire les deux en même temps, la mise en couleur, comme la mise en forme, demande une concentration particulière qui tend à l’obsession. Et c’est à ce prix que je trouve quelques solutions temporaires. Je reprends donc le modelage avec l’idée aujourd’hui d’essayer de pousser les volumes un peu plus loin, un peu plus haut. Juste pour déplacer les problématiques entrevues lors de la fabrication des dernières sculptures. Tout change dès le départ de la mise en œuvre, tout se trouve bousculé jusqu’à l’occupation même de l’atelier puisque je me rends compte qu’il faut que je reste près du pétrin, près de la source de terre pour pouvoir y puiser sans compter. D’habitude c’est à cette place que j’émaille.
Curieusement les images qui me viennent à l’esprit, alors que je commence les premières pièces de cette série, ce sont celles des sculptures de Jean Paul Riopelle … non pour leurs tailles, ni même pour ce qu’elles représentent, mais pour le toucher si particulier qui les constitue … l’obsession de la trace qui fripe la matière au point de faire vibrer les volumes.
Il y a deux jours au matin, je suis tombé nez à nez avec un renard … à trois metres de moi de l’autre côté de la mare. Surpris, il a fait le mort au point que je doutais de ce que je voyais. Je lui ai parlé mais rien ne bougeait … c’est quand je me suis approché qu’il a filé d’un coup sans se retourner.
Un chien pour un renard … celui de Jean-Paul Riopelle. Installé à côté de ”la joute”, sculpture emblématique à Montréal sur la place qui porte le nom de son auteur.