de retour … encore
Je rentre de Guebwiller…
dernière soirée après l’apero dans le jardin avec les étudiants et j’apprends, faisant la route, la mort d’Armand Gatty. Le vieux, le résistant, le combattant. Et me revient la, sans doute, dernière question posée par les étudiants autour de la table du dernier compte-rendu : « mais à quoi ça sert ? » et devant la brutalité de cette question, je me souviens m’être un peu perdu à tenter d’y répondre. Parler de la nécéssité, de l'impossibilité à être autrement, à faire autre chose … j’entends Gatty raconter qu’il doit la vie à un poème d’amour dit en désespoir de cause au tortionnaire qui essayait de le faire parler et qui, désorienté du coup, stoppa son affaire. J’écoute Gatty en pensant que j’ai, bien sûr, oublié le plus important … le dialogue infini avec nos morts. L’éternelle conversation silencieuse avec ceux qui, comme nous, ont travaillé toute leur vie à leur projet … si ténu soit-il et pourtant si nécessaire. C’est ça : les morts me visitent, MES morts me visitent : Fontana, Prangenberg autant que mes parents et tout se construit jours après jours à l’ombre d’une constante présence au monde. L’art n’a pas de temps, il n’a pas de frontières. Et je travaille auprès de mes frères de la grotte du tuc d’Audouber, comme auprès des cobras.
Depuis je suis rentré après une visite au musée qui accueillera l’exposition cet été… les salles y sont très belles, traversées par la lumière naturelle. Elles me rappellent les salles de l’école de La borne que j’avais aimées. Puis les cuissons ont repris … derniers biscuits avant les toutes dernières cuissons de couleurs.