pas doué

05 jan. 18

Pas de talent, pas de don.

Et d'ailleurs de quel dieu le tiendrais-je? Rien de tout ça n'existe. Le travail naît de l'envie. Et l'envie souvent naît de l'échec. Il n'y a pas, disait Giacommetti, de position héroïque à tenir. Je ne suis doué de rien.
Il y a d'abord l'envie de faire et puis … faire sans mettre la parole en doute, sans s'arrêter, et porter jusqu'au bout le projet. Seul le travail, - mais, il s'agit d'un travail qui n'exclurait ni la notion de plaisir, ni la notion d'ennui - seul le travail en tant qu'acte répété; refaire presque la même chose pour décaler légèrement le résultat possible. Tenter encore et encore jusqu'à ce qu'apparaisse une réalité à peine envisagée. L'acharnement mène à la surprise. Juste le désir de la pièce à venir; demain je ferai ça! L'envie de retourner à l'atelier, de retourner au charbon.
Je me souviens de cette dame qui pensait m'encourager en me félicitant pour mes talents d'écriture et qui fut un peu étonnée de ma colère subite et certainement un peu décalée. "le talent n'existe pas" lui dis-je "Il n'y a que le désir et le travail. On ne peut éviter le travail. Je ne suis pas doué ...ça je le sais!" Et heureusement car le sentiment de réussite ponctue bien souvent la fin d'une histoire. Tout le monde est capable. Suffit de s'y tenir, suffit de s'engager et de ne rien lâcher de nos rêves.