blanc en neige
Arrêté par le froid.
Mes aller-retours quotidiens à la clinique m’empêchent de chauffer l’atelier, le froid bloque ainsi le peu de travail que j’y faisais.
il gèle dehors, et ça ne dégèle pas de la journée.
Heureusement les pièces sèches ne craignent rien, le gros pourcentage de terre de Provins contenu dans la terre que j’utilise la rend non-gélive.
Les pièces humides ont été rapatriées à la maison pour sécher sur les radiateurs, ramenant encore une fois mon activité céramique au sein de la vie domestique.
Dehors la neige recouvre les pots comme une improbable couverte. Je rêve de pouvoir travailler l‘émail dans ces épaisseurs, mais il ne serait certainement pas pérenne et se détacherait par tensions, du tesson alors trop faible.
Là c’est le redoux qui reprendra la fusion, demain tout aura disparu.
La lenteur de la céramique et la fulgurance du gel se trouvent côte à côte, pour évoquer un instant la complexité du temps qui nous concerne.
Nous, nous nous situons à mi-parcours : un peu plus solide que la neige et bien moins que les terres cuites que nous produisons.