faudrait pas
Il n’y a pas de motif,
pas de volonté autre que celle de mettre la main à la pâte.
Mettre les doigts dedans.
La terre est toujours plus belle au début. Au tout début, avant même qu’on la prépare. Le plus beau de la terre est à la carrière. Le travail consiste à tenter de restituer cette beauté primordiale. On essaye de montrer qu’on ne l’abime pas trop. Mais c’est en vain. Il faudrait ne pas la toucher. Être suffisamment humble pour juste la regarder et trouver un autre chemin pour partager les visions qui m’assaillent.
Mais j’ai besoin de faire.
Comme si je devais faire pour vivre. Est-ce là la vanité ?
Comme si toutes raisons passaient par les mains.
Il a neigé ce matin, le paysage apparait uniforme, même les bruits des animaux sont recouverts.
Quatre bols à finir à l’atelier.
image : "mémoire vive" terre cuite, terre crue et bois 2020