deux ans, sept ans
je commençais ce journal sur internet par la publication d’un article relatant le passage de Mi-Wha Park dans l’atelier … deux ans plus tard, je reçois de sa part ce catalogue concernant ses dernières années de travail. La pièce figurant sur la couverture fait partie de celles qui ont été faites ici. Et la dernière image représente Mi-Wha dans mon atelier. Presque la même image que celle que je postais dans mon journal. Une image faite certainement le même jour par Laurent, qui avec Cécile suivait cette rencontre. Deux ans. Qu’est ce que ça représente deux ans, dans nos pratiques ? … juste le temps d’affiner un peu le propos de deux ou trois pièces. Le temps de comprendre comment cuire ou comment émailler une nouvelle forme qui naît. J’ai du mal à trouver ce qui durant ce temps aurait pu changer. L’atelier est toujours le même … peut –être le bordel est–il plus présent ? … mais ce n’est que passager. Je connais le travail de Mi-Wha depuis sept ans maintenant. Je l’avais vu la première fois alors qu’elle était invitée à Guebwiller. En sept ans les pièces ont pris un poids considérable. Tout est devenu grave, empreint de silence et d’une grande solennité. Les formes sont, semble-t-il très attachées à la tradition coréenne alors que ce que Mi-Wha met en place, me paraît être une profonde critique de cette société et de la place qu’elle laisse aux femmes éprises de liberté. Partout on se débat. À l’image de cet ange, de cet oiseau sans ailes et à figure humaine présent sur la couverture … penché, prêt à tomber dont les pieds fortement ancrés le sauve de ce constant déséquilibre. Comment ne pas y voir toutes nos difficultés ?
Korean Contemporary Art Book N° 19 Park Mi-Wha ed. Hexagon
premier article du journal