il faut bien ramer

01 may. 14
Tous les ans, le printemps arrivant,

 Catherine commence à préparer les rames des pois mange-tout.Tous les ans, elle élabore sa construction avec les végétaux, restant des coupes d’hiver, disponibles au jardin. Quelques tiges de bambous, cette année, serviront à construire cette structure légère … choix de l’espace, réflexion sur la mise en œuvre, sur la forme aussi, choix du matériau, engagement du corps entier, refaçonnage du paysage… tout est présent  pour que le travail s’apparente à l’installation d’une sculpture éphémère annuelle.  Au delà d’une obligatoire vision de certaines pièces de l’arte povera,  je revois, comme à chaque fois,  la vidéo « setting a good corner » de Bruce Nauman. A chaque fois que le travail prend forme, dans la ferme ou au jardin, je repense à ce film. Les limites ne sont pas si simples. Et bien des réalisations agraires deviennent de vrais sujets de sculpture. Certaines pièces se tournent vers le champ de l’art alors que d’autres ne sont destinées qu’au champ du champ. Mais les logiques de constructions, d’élaboration sont les mêmes. Reste l’image que l'on en fait, qui elle,  peut se risquer à  « faire œuvre » si tant est qu’elle soit faite avec cette volonté.