le risque de la couleur

06 may. 14
Au delà même du fait de faire des pots se pose la question de leur mise en couleur.

Peut on parler de décor alors que le pot lui même, ayant quitté sa fonctionnalité, devient « décoratif » ? Faut-il parler de "peinture sur pot" ( les pots deviendraient alors "pots de peinture") Je n’utilise que très peu d’émail, au sens brillant où habituellement on l’entend. Plus excité par les engobes. J’en dispose d ‘un grand nombre me permettant toute sorte de combinaisons sur la surface à « décorer ». Je joue alors avec mes seaux, passant de couleur en couleur, ajoutant couche sur couche, en imaginant ce que ce pourra être … puis je cuis. La difficulté est surtout de trouver l’état dans lequel je dois me trouver pour pouvoir prendre les risques sur chacune des pièces … et ne pas le répéter sur la pièce suivante pour ne pas tomber dans des séries ennuyeuses. Je dois pour ça prendre le temps et retarder souvent les premières cuissons, jusqu’à avoir l’intuition de ce par quoi il faut commencer (quelle couleur, à quelle place et quel geste?). Accepter les risques, provoquer les matieres et être capable de regarder ce qu’il en sort. Ce n’est pas forcément le plus simple, car il n’y a pas vraiment d’autres critères que la découverte. Il faut parfois du temps pour voir. Et des allers-retours de l’atelier au jardin, de l’atelier à la maison, jusqu'à ce que les yeux s’ouvrent vraiment.