la banane pour de vrai

08 may. 14
Le catalogue est paru, en 1994.

Je l’ai acheté (très cher! Ce fut alors une décision importante. ) il y a une vingtaine d’années … je ne pourrai pas dire quand exactement. Et à l’époque je m’en souviens, il m’est apparu indispensable du fait de la présence page 98, d’une photo de cette pièce « Banana e perra »  (1938)  dont j’ai déjà parlé dans ce journal. J'ai toujours eu l'intuition qu'il fallait que je garde cette pièce près de moi. Vingt ans donc que je la regarde  avec envie. Et hier, enfin je la rencontre. Pas déçu par la belle attendue ! Un peu plus grande que l’image que je m’en faisais - de quelques centimètres - et le modelage un peu plus dur … surtout sur la poire. Fontana devait travailler avec une mirette (c’était certainement plus courant à l’époque que maintenant) la photo atténue les angles et peut faire par moment oublier l’outil. Mais je crois me souvenir d’une image où on le voit devant  sa sellette, mirette à la main dans une posture de sculpteur, finalement, très classique. Le doré de la banane est aussi moins brillant que sur l’image. Mais peut être est-ce là la marque des vingt ans qu’elle vient de prendre ? L’émail blanc de la poire  est plus opaque qu’il n’y paraissait, alors que le noir du socle l'est peut-être un peu moins. Mais il ne s'agit que de petites mises au point techniques, la belle est toujours aussi séduisante! Les céramiques de Fontana sont de plus en plus présentées dans les expositions. Je les préfère d’ailleurs à ses peintures ; résultats d’une posture radicale … les sculptures semblent échapper davantage et sont plus aventureuses. A l’image de ses petits dessins, dont une vue de New York sous la pluie griffonnée au stylo sur un petit papier très ordinaire.

retrospective Fontana au musée d'art moderne de la ville de Paris
 
http://www.philippegodderidge.com/journal/122/Fontana-a-Geneve.html