Le grand vide
Les bols sont à Caen
et les autres pièces parties pour l’exposition de Paris.
L’atelier d’un coup s’est vidé, et ma tête aussi.
Cette semaine est consacrée aux vaches. Mise à l’herbe et reprise des clôtures pour tenir l’été. C’est toujours un moment délicat qui demande une surveillance plus fine que d’habitude, pour parer aux problèmes liés au changement brusque de régime alimentaire.
A l’atelier, je commence à classer tous les essais d’émaux que j’ai réalisés pendant ces jours de confinement. Classer, étiqueter pour essayer de ne pas perdre ces enseignements. Ranger pour retrouver un peu d’espace. Puis je reprendrai le cours du travail par la réalisation de briques d’adobe pour finir la série que je présenterai à La Borne. Puis je reprendrai les pots pour l’expo d‘octobre. Puis… puis, puis.
Dans un film sur Yves Klein que nous présentions aux étudiants, il y a des années, Yves Klein lors d’un échange avec d’autres artistes (je me souviens qu’il y avait B Buffet) Yves klein déclarait « l’art, c’est la santé! ». Je n’ai jamais bien compris ce qu’il voulait dire. Mais cette phrase me revient alors que j’apprends que mon taux de plomb dans le sang a augmenté plus qu’il ne faudrait. Faut-il vraiment se détruire pour avancer ? Faut-il se mettre en danger ? il ne me semble pas que ça valle ce prix-là. Je réalise qu’embarqué dans mes recherches sur les vernis de plomb, j’ai pris de mauvaises habitudes. Alors que jusque-là j’avais réussi à me tenir à peu près à l’écart des problèmes. J’ai donc commencé le ménage pour assainir un peu l’atelier, racheté des gants et des masques pour travailler dans des conditions de securité plus importantes . Et pris des décisions drastiques ... Les temps visiblement, sont aux normes sanitaires !
image; "Paysage chinois" 2021 terre vernissée