les enfants au travail

17 jun. 16

J’ai repris cette année quelques contrats avec des écoles primaires et maternelles.

Je ne me rappelais plus à quel point, les enfants sont prenants, mais à quel point aussi l’enthousiasme qu’ils portent peut être contagieux. Je suis encore un peu sollicité par les écoles, mais de moins en moins … trop de réglementations interdisant de faire du feu ou interdisant même les interventions d’artistes après d’enfants … trop dangereux peut-être? Tout devient source de méfiance. Ou simplement ces moments sont considérés, par les experts en éducation, comme des temps perdus face à l’apprentissage des matières intellectuelles. Là déjà, la part du sensible disparait, et seuls quelques maitres et maitresses des écoles résistent aux décisions qu’on leur impose … résistent aussi au pouvoir des femmes de ménages qui s’insurgent devant les éclaboussures … l’école doit être propre … l’enseignement doit être propre, sans taches, sans ratures, sans essais donc. Il leur faut répondre à ce qui est prévu par le plan: ne rien créer qui puissent être contraire aux politiques établies par le ministère. Ne rien prévoir qui ne puisse être comptabilisé dans les évaluations. Heureusement que quelques uns font fi de tout ça, se moquant même des inspections prévues pour vérifier leur subordination … Heureusement, il reste les enfants, joueurs et imprévisibles. Il reste leurs rires et leur cris quand ils ont les deux mains dans la terre et qu’ils découvrent des sensations qui leur semblaient impossibles d’éprouver au sein de l’école. Pour certains le droit de se salir semble irrépressible. Pour d’autre c’est la limite entre le jeu et le travail qu’ils expérimentent joyeusement. Il est vrai que tout ça fait beaucoup de bruit et que très vite on se trouve dépassés. Très vite ils débordent du projet et nous emmenent vers des résultats qui me surprennent.
Je commençais doucement à me préparer à ne plus répondre aux projets des écoles maternelles et primaires. La différence d’âge se fait maintenant ressentir et le simple fait de devoir toujours être courbé me coute. Mais finalement j’y retourne et y trouve toujours plaisir.