les jarres coréennes
Départ 5h hier matin, pour Paris, dans le brouillard opaque.
Le brouillard est blanc parce que les gouttelettes d’eau qui le forment reflètent la lumière dans la totalité des nuances du spectre.. l’addition des couleurs dans le système optique crée le blanc qui rend le brouillard si présent.
Blanches aussi les ”jarres de lune” que je suis allé voir au Grand Palais. Des jarres coréenne du XVIII ème en porcelaine, construites d’un façonnage très sensible…un peu désaxées, et recouvertes d’un émail blanc aussi silencieux que le brouillard … nous entrons, là, dans le "pas tout à fait". Pas tout à fait rond, pas tout à fait symetrique, pas tout à fait blanc. Le blanc imparfait de la pleine lune qui nous emmène aux marées basses, aux grands espaces de la divagation. Un blanc qui laisse la place à nos rêveries et accueille toute la liberté de nos lectures. Des pièces discrètes et captivantes par leur simplicité et leur évidence; curieusement, c’est cette discrétion qui les met en avant et les rend éclatantes d’intériorité.
Tout le contraire des céramiques présentées à Ceramix (maison rouge) .. beaucoup de choses spectaculaires, des oeuvres tapageuses et assez prétentieuses. Heureusement quelques pièces historiques sauvent la mise de la visite: une petite pièce de Tullio d’Albisola, et des œuvres de l’ecole américaine d’Otis : l’occasion de voir à côté de Voulkos des pièces de Robert Arnesson qu’on a peu l’occasion de croiser en France; J’avais déjà eu cette impression lors de la visite de l’autre partie de cette exposition à Sèvres … l’impression de voir juste la tentative d’une justification historique des choix menés par quelques galeries … rien de bien excitant!