mon pauvre!
c'est la date qui figure sur ma déclaration d'impôt en première page … avant, je suis passé par tous les états … y compris les moins officiels, les plus hasardeux. 20ans de navigation à vue, avant de me décider à opter pour un statut. Puis, 20 ans donc que je pratique la céramique sous le statut d'artiste : respectant les règles et déclarant tous les ans mes quelques revenus. 20 ans que je tente de sortir de ma pauvreté récurrente … qui me suit, sans jamais ni me paniquer, ni m'empêcher de travailler. Mais d'après les chiffres sortis récemment par l'insée, je fais partie de la population qui vit depuis des années en dessous du seuil de pauvreté ! Pourtant je n'en ressens pas vraiment de gène, et c'est même peut -être ce qui m'a permis de développer mon travail en deçà des technologies coûteuses
Est-ce que vous en vivez ? on m'a encore posé cette question il n'y a pas longtemps … que répondre? alors qu'il s'agit de l'axe de ma vie. Ce n'est pas que j'en vis : c'est ma vie. Je n'entrevois même pas d'autres solutions, d'autres possibilités. Tout ce que j'ai pu répondre, c'est : je ne suis pas mort! et tout le temps que ça continue alors oui, j'en vis ! ou, plus exactement et plus simplement : je vis. Et tout le temps que ça durera je continuerai car ça m'est nécessaire. Je ne me suis jamais posé la question d'un possible arrêt, d'un possible désintérêt. J'ai traversé des crises, des moments de doutes ravageurs, mais c'est toujours par le travail que ça s'est résolu et c'est toujours aux abords de l'atelier que j'ai pu retrouver le sens qui momentanément me faisait défaut. Je ne saurais, finalement, vivre autrement.
Dehors,les premières chaleurs font sortir les rainettes!