l'atelier de Claude Prairie
J’ai photographié, il y a quelques années, une pièce que Claude Prairie avait realisé avec Jean-Pierre Viot.
L’accueil est chaleureux, tranquille face aux travaux urbains envahissant les alentours. La batisse abrite beaucoup d’ ateliers d’artistes, comme c’est la coutume ici. Petits ateliers. ”On se tassera” avait-elle dit. On s’est tassés. Quelques pièces sur les tables… chantiers en cours. Il fait très chaud et le vin rosé nous désaltère. Je ne connais pas bien le travail de Claude (Peu d’informations sur les artistes Québecois arrivent en France), mais ce qui apparait de suite c’est le calme, le silence qui le construit. Colombins fins montés lentement sur le vide toujours présent, lèvre irrégulière qui fait danser la forme, cassant son apparente rigueur. Superpositions discrètes de couleurs toujours rompues, vibrations mates et brillantes. Les volumes sont simples, essentiels, s'emboitant parfois ou se repondant par paires. Quelques pieces plus anciennes ponctuent un parcours raccourcis sur les etageres…repères a coté de caisses qui gardent le secret. Les oeuvres sont douces… autant que la voix de Claude…autant que le regard qu’elle porte sur nous, envahisseurs d’un jour. Je pense a Claire Debril, a ce rapport au temps ralenti… le temps que le regard se pose sur les pieces immobiles, le temps que l’on partage une tartelette aux abricots … amicalement.