les images
Faunes et nymphes de Pablo Picasso
Texte de Andre VERDET et photographies de Robert Picault. Pierre Cailler éditeur 1952.
C’est un petit livre que j’ai trouvé chez un bouquiniste, près de la maison.
Je l’avais mis de côté dans la boutique jusqu’à ce que je comprenne que le prix n’était pas de 7,00 € mais bien de 700 € puisqu’il y avait en couverture une signature de Picasso ainsi qu’une dédicace d’André Verdet. Devant mon intérêt et ma très visible déception, le bouquiniste me proposa de rechercher un autre exemplaire de ce petit opus, et m’en proposa rapidement un à 10 €. Sans signature ni dédicace !
J’avais été, avant tout, touché par les images. Des photos en noir et blanc très proches, très intimes prises sur les murs de l’atelier. La lumière est naturelle, les ombres très marquées, on y sent le soleil, très fort. Les sculptures simples, enfantines sont de toutes petites tailles. On les imagine d’une quinzaine de centimètres, vingt peut-être, pour les plus grandes : les nymphes debout. Les éléments de l’environnement rentrent dans la composition de l’image : pierres du mur, feuilles et fruits de la vigne, et le grain de l’héliogravure ajoute une densité à l’ambiance lourde d’après-midi.
André Verdet était écrivain, poète et sous l’influence de Picasso, il réalisa des céramiques dans l’atelier des Madoura à Vallauris. Robert Picault était céramiste aussi à Vallauris. Grand ami de Picasso, il photographia cette petite série de sculptures.
Tout dans ce petit livre, vient de la terre et je comprends à posteriori que c’est cette sensibilité qui m’a touché. C’est un livre de faiseurs, un livre de fabricants. Un livre d’amis. Pendant quelques mois il avait disparu de ma bibliothèque. Caché, il me manquait. Mais hier Catherine l’a retrouvé sous d’autres livres, à l’abri du monde … je le retrouve après avoir même imaginé le racheter.
C ’est curieux comment un si petit livre (14cm x 28,5cm) peut tenir autant de place dans les rayonnages.