les sources
Comme toujours
(quelle banalité!), je termine mes cuissons pour la prochaine exposition et j’ai la sourde impression que je commence à entrevoir où il faudrait que j’aille … comme toujours les lumières s’allument petit à petit, m’entrainant à continuer ces quelques tentatives, à peine mises en forme, tracer les pistes malgré les incertitudes toujours présentes. Malgrè la possibilité d’une totale erreur de parcours. Il y a encore une fois ces questions de l’origine. Pourquoi aller chercher dans le raku ce qu’on a sous les yeux depuis mille ans bientôt? Ces terres vernissées qui me ravissent par leur simplicité, leur joie et leur humilité . Leur légèreté a toute épreuve… faire avec ce qu’on a. Cuire comme on peut, et pas trop, pour ne pas trop dépenser non plus. Juste de la terre et du plomb, du sable aussi et quelques couleurs. Mais dire aussi que ce qui me nourrit est d’une infinie complexité. Les bols de Chojiro y sont aussi présents que ceux d’ Onisaburo et que ceux entrevus au musée de sèvres. Des bols iraniens, je crois (*), qui me rappelaient les pièces de Jean Nicolas. Et ces bols marocains émaillés au sulfate de plomb directement sorti des batteries de voitures. Et puis, ces petits manques de peinture sur les toiles de Monet qui m'obligent à laisser la terre apparente. Tout sert de base. Toutes ces œuvres vues et touchées et tout le reste. Impossible d’isoler les sources, tant elles se constituent au jour le jour, de tout ce que je vis.
(*) après m'être renseigné, ces bols s'avèrent être originaires de Chypre. ils sont exposés dans la première salle du musée de Sèvres