Akeldama-l'atelier (2021/23)
Le « champ du potier » ou « champ du sang »
Je me tourne pour une fois vers Le Livre.
En repentir, Judas décida de reverser les trente pièces d’argent qu’il gagna en échange de la dénonciation de Jésus, aux apôtres afin d’aider à la construction du temple. Ne voulant utiliser cet argent salement gagné pour le temple sacré, les apôtres décidèrent d’acheter avec cet argent, le « champ du potier » sur lequel ils établirent un cimetière pour les étrangers.
On raconte que Judas s'y pendit (Matthieu 27, 3-8). On raconte aussi qu'il s'y vida de toutes ses tripes (Acte des apôtres 1, 18). L'argile à jamais souillée de la pourriture des entrailles du traître. Le « champ du potier » devint alors « le champ du sang ».
Le champ du potier. Le champ de la mauvaise terre au sein de laquelle on pourra enterrer les étrangers et sur laquelle on construira par la suite un monastère … de femmes !
Le champ acheté avec l’argent de la trahison servira donc de cimetière. La terre des paysans nous nourrit, celle des potiers recueille nos dépouilles. L’argile du potier est la terre des enterrements (Keramos le cimetière du Céramique - quartier des potiers d’Athènes-).
L’installation « Akeldama » (La terre du sang en Araméen) est constituée d’urnes vernissées cernées d’une multitude de pierres rouges et d’un ensemble de pavés de terre crue et d’autres de terre cuite disposés comme une tentative de construction ; un souvenir archéologique.
(extrait du journal 2019 08 11)