à propos du tripode exposé chez T.Rocfort

À propos du tripode  de Bernard Dejonghe exposé chez Tony Rocfort

 

 il est des hivers mélancoliques où le noir me submerge, accompagné des doutes  impossibles à chasser … seules quelques rencontres inopinées .  comme cette pièce, d'une douceur infinie, croisée alors que nous étions à rennes avec catherine,
un jour de pluie

un "boli" blanc, offert au regard, dont la part organique  ne  serait que  la séminale  glaçure  qui le recouvre d'un flux lourd ... jetée sur le haut et s'étalant de la transparence, au lait jaspé des gouttelettes figées ... une couronne légère qui parait déplacée tant le corps est grave, magique, temoin muet de nos sources inconnues ... captant notre entière énergie ...

il n'est  plus de temps, plus d'actualité, simplement la trace sacrée de nos amours  immémoriales  modelée dans la terre molle ...

lumière d'hiver, la lumière blanche  peut lutter contre l'eau noire ...

pierre sacrée, intangible, d'une évidence enfantine, douce et accueillante ...
on la sent creuse, et lourde pourtant, du sens qu'elle porte, mais  nulle peur nous éloigne comme  ce pourrait être de ces pièces africaines. la magie nous rapproche au contraire, puis l'envie de la carresse ...

on l'aimerait à bras le corps ... y déposer nos lèvres, s'y frotter ventre à ventre ... voyager avec ...
pourtant le silence nous tient à quelque écart, une intime distance . il faut donc rester proche, au côté de l'amie. juste la regarder, l'écouter respirer, percevoir ce battement animal.

tripode comme un cœur ... les pieds, là, sont en l'air : tri bosses ... trois collines dont une plus  humaine, que la main  gravit doucement,  comme elle saisirait l'épaule,  jusqu'à retrouver le liquide de l'émail sur l'arrête ...

l'eau blanche enfin ...
fin janvier, la lumière revient, de plus en plus intense.
la lune est énorme en ce moment annonçant peut être un printemps lumineux.

il est des œuvres qui nous ravivent, certaines éclairent les jours de pluie ... 

 

 

 

 

PG